Le 18 juillet 2018, le gouvernement a créé la fonction d’Infirmier en Pratique Avancée (IPA), reconnaissant ainsi son expertise et son rôle transversal dans le parcours de soins du patient.
Les négociations concernant les rémunérations des IPA libérales se sont terminées le 27 Août 2019. Malgré le soutien de plusieurs députés, l’UNIPA, seul syndicat représentant les IPA, n’a pas été invitée à la table des négociations.
Aujourd’hui l’avenant 7, proposé par la CNAMTS, ne correspond pas à l’exigence de ce nouveau métier. En effet, la rémunération proposée ne finance pas l’activité de l’IPA dans toutes ses compétences transversales développées lors de la formation universitaire. Ses missions auprès du
patient sont, de toute évidence, ignorées par le financeur. Pour exemple : le financement des activités de prévention, d’éducation, de dépistage, souhaitées par le législateur dans la loi de modernisation de la santé, n’est pas prévu. La proposition d’un forfait de 4 heures annuelles par patient rend impossible la réalisation d’un suivi de qualité, incluant : entretien, examen clinique, réalisation d’examens complémentaires, analyse intégrant l’anamnèse, collaboration avec le médecin, réalisation du plan de soins pluri-professionnels et coordination du parcours. Force est de constater que la CNAMTS n’a pas pris la mesure de cette nouvelle offre de soins dans le parcours des usagers et choisit de réduire la pratique avancée à sa seule compétence clinique.
Donnons-nous les moyens de faire exister cette profession innovante !
La réorientation de l’offre de soins, la réorganisation des soins primaires, l’accès aux soins dans un contexte de raréfaction de l’offre médicale et d’augmentation de la population des usagers en parcours de soins complexes, doivent être une priorité. La promotion de la santé, le dépistage,
l’éducation doivent être développés. Les compétences de l’IPA dans le parcours de vie en ville participeront à la rationalisation des dépenses de santé et à l’augmentation de la qualité des soins. Nous sommes un levier majeur que la CNAMTS a pour le moment décidé d’ignorer.
La désillusion est immense pour tous les professionnels nouvellement diplômés : la rémunération proposée, pour une fonction de grade master, est inférieure à celle des infirmiers libéraux. Comment accepter d’être payés moins avec 2 années d’études universitaires supplémentaires et des
responsabilités élargies?
La CNAMTS restreint les activités IPA libéraux, avant même qu’elles aient eu l’opportunité d’exercer.
Posons-nous la question : à qui profite cet arbitrage ? Nous doutons que la réponse soit centrée sur le patient !
Nous en appelons ici au gouvernement pour intervenir de toute urgence et permettre l’implantation du métier d’infirmier en pratique avancée en soins primaires dans toutes ses dimensions. Cette innovation a fait ses preuves dans de nombreux pays.